16 juin 2008

Frégate LAPLACE

Marcophilie Navale, Frégate Laplace


La frégate météorologique Laplace était un ancien destroyer américain, l'USS Lorain, construit en 1943, racheté par la France en 1947 et transformé par l'arsenal de Brest. Longue de 92 mètres, elle déplaçait 1 400 tonnes atteignant la vitesse de 19 noeuds.
Elle effectua 12 missions météorologiques dans l'Atlantique entre 1948 et 1950. Dans la nuit du 15 au 16 septembre 1950, mouillée au large de Saint-Malo, elle explosa et coula après avoir heurté une mine allemande. Cet accident coûta la vie à 52 marins et civils. Seuls 40 rescapés échappèrent à la catastrophe.




La soirée du 15 Septembre 1950

La frégate Laplace, Capitaine de Frégate André Rémusat, avait été relevée le 13 Septembre 1950 au point K (45N 15W) par le Poincaré et avait reçu ordre de faire route sur Saint Malo pour y représenter la Marine Nationale à l'occasion de la cérémonie d'inauguration de la nouvelle écluse du port prévue le Samedi 16, puis de regagner Brest le 18. Arrivé au large de Saint Malo en fin d'après-midi du 15, en avance sur son horaire, le Commandant Rémusat décidait de passer la nuit au mouillage afin de ne se présenter devant l'écluse que lors de la cérémonie du lendemain matin. La frégate venait alors prendre le mouillage à quelques milles dans l'ouest de St Malo en Baie de la Fresnaye, sous l'abri du Cap Fréhel.



La soirée se déroulait normalement, marquée pour l'essentiel par une avance de solde à l'équipage suivie de la projection d'un film de Charlie Chaplin à la cafeteria. Soudain, peu avant minuit, une très violente explosion située vers l'arrière, secouait le navire qui s'inclinait alors rapidement et sombrait par faible profondeur en 10 minutes. Le Laplace venait de déclencher l'explosion d'une mine qui avait sans doute échappé aux draguages effectués apès la guerre. La rapidité de l'engloutissement ne permettant pas de mettre des embarcations à l'eau, de nombreux hommes se retrouvaient bientôt à la mer, munis seulement de gilets de sauvetage. Durant toute la nuit, ils allaient dériver dans un sens puis dans l'autre sous l'effet des courants de marée. Quatre hommes pourtant réussissaient à prendre pied au Cap Fréhel où ils furent recueillis par un paysan. Epuisés et supposant que l'alerte avait été donnée par le bruit de l'explosion, ils négligèrent malheureusement de s'en assurer. Or ce n'était pas le cas et de ce fait, la catastrophe ne fut découverte que le lendemain matin lorsque le bateau-pilote vint prendre en charge le Laplace dont il ne retrouva qu'une large nappe de mazout et de nombreuses épaves avant de repérer un premier groupe de rescapés. Dès lors, d'importants moyens de sauvetage furent mis en oeuvre mais c'était trop tard pour 51 marins qui avaient déjà succombé.



L'enquête devait démontrer que la perte du navire avait été causée par la détonation d'une mine magnétique dite "à actuations". En effet, malgré un draguage effectué l'année précédente, la Baie de la Fresnaye n'était pas encore considérée comme "saine" mais une lecture sans doute superficielle des Instructions Nautiques (NEMEDRI) n'avait pas permis d'en apprécier le risque. Le Commandant Rémusat ne put jamais s'en expliquer car il devait trouver la mort avec son navire.



En mémoire des 51 victimes

BACHELIER Gustave QM Mécanicien
BAUDOIN Pierre Mlot Equipage
BEAUMONT Daniel QM Electricien
BELOEIL Michel Mlot Chauffeur
BERGOUGNIOU Opérateur radio (civil)
BERTSCH André Mlot Chauffeur
BOUCHER Auguste QM Electricien
BOULAIN Louis PM Météo
BUZARE Emile Mtre Chauffeur
CABEL Joseph QM Chauffeur
CARLIN Claude Mlot Chauffeur
COLCANAP Pierre Ingénieur météo (civil)
COLLET Jean QM Mécanicien
CORFDIR Georges QM Manœuvrier
CURCIER Louis Officier médecin
DRIANO Jean QM Mécanicien
DUPONT Louis Mlot Charpentier
FLEURY Eugène QM Timonier
GAUTRAIN Christian Mlot Maître d'hôtel
GERARD Pierre Mlot Radio
GLEYO Victor QM Mécanicien
GUEGUEN Jean Opérateur radio (civil)
GUENA Joseph QM Manœuvrier
GUENEGUEZ Victor QM Chauffeur
HAMON René SM Mécanicien
HAUTCOEUR Yves Off. des Equipages 1e cl.
HELIES Alexis QM Chauffeur
HETET Joseph SM Météo
LALANE René Mlot Cuisinier
LE DRU Joseph QM Mécanicien
LE PEUCH Noel QM Manœuvrier
LEGRAND Jacques Enseigne de Vaisseau
MARZIN André QM Electricien
MENET Jean Mlot Chauffeur
MILLERAND Georges SM Timonier
MONIN Henri QM Fusilier
NAVEOS Léon SM Chauffeur
NIVEZ Louis Mtre Météo
OLIVIER Christian QM Mécanicien
PIOGER Adj. Technique (civil)
PODEUR Yves QM Chauffeur
PRIGENT Pierre SM Mécanicien
REMUSAT André Capt.de Frégate, Commandant
RENAUDIN Roger QM Radio
REVEILLARD Jean QM Secrétaire
SCOURZIC Jean Mtre Mécanicien
SOUBEYRAN Lucien Mlot Equipage
SOULAGNET Jean Mlot Electricien
TANGUY Pierre Mlot Equipage
THOMAS Marcel Mtre Electricien
VOISEAU Bertrand Mlot Mécanicien



L'épave
A faible profondeur (une dizaine de mètres) et à proximité de la côte, c'est une plongée facile pour autant que l'on ne tente pas de pénétrer à l'intérieur du bateau. La coque retournée s'ensable de plus en plus, les superstructures ont disparu dans la vase du fond de la baie, mais on peut toujours y voir la plaie béante causée par la mine qui provoqua la perte du navire. Lorsque j'ai plongé sur l'épave dans les années 70 et 80, on voyait toujours les hélices et il semble que ce soit toujours le cas aujourd'hui mais à l'évidence l'état général de l'épave se dégrade de plus en plus.

Position (wgs84) Latitude 48°39.722 N - Longitude 02°16.523W

http://www.histomar.net/Manche/htm/laplace.htm


http://www.saintmaloplongee.com/archeo/laplace.htm

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